Un défi pour Grégory Gadebois de passer après les Gabin, Ventura, Depardieu, Neeson et pour le réalisateur de s’attaquer à ce monument de la littérature française brillant d’une aura universelle. En choisissant de mettre en évidence l’essence humaniste philosophique d’Hugo, le film nous fait entendre à nouveau des vérités importantes pour notre époque. Il parle notamment de l’injustice sociale, de l’humiliation des personnes modestes, du traumatisme causé par la violence d’État et par celle, aveugle, de la légitimité destructrice, de celui ou celle qui ne croit plus en soi, en autrui ou en l’humanité. Besnard nous montre la condamnation sociale du stigmate qui empêche tout devenir meilleur. Comment celui ou celle qui sert et dépend de l’autre au-dessus, méprise le précaire en dessous, en usant de la morale facile et bon marché que l’on se refile pour se donner l’illusion d’être du bon côté. Mais surtout, réaffirme la force de la rencontre humaine et de l’éthique relationnelle comme levier de changement. Bravo pour la justesse des dialogues et du jeu qui permet de faire passer la puissance hugolienne. Un antidote pour les professionnels intoxiqués au bon sens et à la morale à bas coût.